Vous avez dit 'péché' ?

Le 19 juin 1948 : La Vierge Marie donne la cause des apparitions : prier pour les pécheurs.

Le 2 juillet 1948, Marguerite a une seconde vision du purgatoire.         

Le 4 juillet 1948 : Comme pour répondre à la vision du purgatoire et pour nous éviter d’y aller, un ange apparaît, vêtu de blanc, les mains jointes et un genou en terre, et il enseigne une prière : Seigneur, ayez pitié de moi qui suis une pauvre pécheresse [un pauvre pécheur]. Seigneur, donnez-moi toujours l’absolution. Seigneur, faites que je meure en état de grâce. Seigneur, préservez-moi du péché mortel. Seigneur, je vous offre ma journée.

Nous avons peur de parler de péché et d’inviter à la conversion parce que nous n’avons peur de culpabiliser. En réalité, nous confondons deux choses très différentes.

La culpabilité est liée au fait d’être différent, donc éventuellement marginalisé et exclu. Les Hébreux arrivant en Canaan avaient ces sentiments. Ils cherchaient donc à s’assimiler en adoptant les pratiques cananéennes, on dirait aujourd’hui qu’ils ont essayé de s’intégrer. Mais certaines pratiques, comme les rites aux Baals, avec sacrifices d’enfants et cultes de prostitution ont été dénoncées par les prophètes comme contraire à l’Alliance avec le Dieu vivant : donc des péchés.

La culpabilité s’inscrit dans une dynamique de risque d’exclusion et d’effort d’assimilation ou d’intégration.

Le péché s’inscrit dans une dynamique de rupture d’Alliance et de pardon.

Notre époque ne veut plus entendre parler de péché, elle n’entendra donc plus parler d’Alliance avec le Créateur ni de pardon divin. Alors réfléchissons bien avant de dire qu'il ne faut plus parler de péché !

Avec humour, cette vidéo nous fait réfléchir bellement... 

Le mal entraîne la mort, pas seulement dans l’au-delà : très souvent dès cette vie… Le péché « mortel », est le péché qui prive de la Vie éternelle, « car il y a un péché qui conduit à la mort » (1Jn 5, 16). L’état de grâce est perdu par le péché mortel tant qu’il n’est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu.

« Le péché mortel détruit la charité dans le cœur de l’homme par une infraction grave à la loi de Dieu; il détourne l’homme de Dieu, qui est sa fin ultime et sa béatitude en Lui préférant un bien inférieur. » (CEC 1855)

« Pour qu’un péché soit mortel trois conditions sont ensemble requises: "Est péché mortel tout péché - qui a pour objet une matière grave, - et qui est commis en pleine conscience - et de propos délibéré." » (CEC 1857)

« La matière grave est précisée par les Dix commandements selon la réponse de Jésus au jeune homme riche: "Ne tue pas, ne commets pas d’adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère" (Mc 10,18). » (CEC 1858)

« Le péché mortel est une possibilité radicale de la liberté humaine comme l’amour lui-même. Il entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c’est-à-dire de l’état de grâce. S’il n’est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il cause l’exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l’enfer, notre liberté ayant le pouvoir de faire des choix pour toujours, sans retour. Cependant si nous pouvons juger qu’un acte est en soi une faute grave, nous devons confier le jugement sur les personnes à la justice et à la miséricorde de Dieu. » (CEC 1861)

N d de lourdes couronnee

Marie appartient à la famille humaine pécheresse mais cela d’une manière pure, immaculée. Le Oui de Marie vient après le Oui du Père sur elle : « Ainsi Marie, fille d’Adam, donnant à la parole de Dieu son consentement, devient Mère de Jésus et, épousant à plein cœur, sans que nul péché ne la retienne, la volonté divine de salut… » (Constitution dogmatique Lumen gentium 56).

Le texte du concile intègre les traditions d’Orient (la Toute Sainte) et d’Occident (indemne de toute tache de péché) : « La Mère de Dieu la Toute Sainte, indemne de toute tache de péché, ayant été pétrie par l’Esprit Saint, et formée comme une nouvelle créature » (Lumen gentium 56).

De plus, ce mystère est une source d’espérance pour l’Église et pour chacun de nous : « Si l’Église en la personne de la bienheureuse Vierge, atteint déjà la perfection qui la fait sans tache ni ride (cf. Eph 5,27), les fidèles du Christ, eux, sont encore tendus dans leur effort pour croître en sainteté par la victoire sur le péché : c’est pourquoi ils lèvent leurs yeux vers Marie comme modèle des vertus qui rayonne sur toute la communauté des élus » (Lumen gentium 65).

Synthèse Françoise Breynaert